vendredi 4 janvier 2008

Laudec, itinéraire d'un enfant doué - interview par Christine BLANC



Antonio De Luca, alias LAUDEC que nous avons rencontré au Festival de la BD de Roquebrune Sur Argens, nous a fait l'honneur d'accepter de répondre à nos questions! Un véritable plaisir de découvrir le "papa" du célébrissime Cédric. Vous en connaissez beaucoup, des artistes qui réussissent à passionner leurs lecteurs sur plusieurs générations? Et bien, depuis 20 ans et 21 tomes, Laudec et Cauvin captivent avec Cédric, petits et grands grâce à leurs planches et leurs bulles toujours remplies d'humour et de malice!

Laudec a commencé dans le métier en publiant une série d'histoires courtes dans Spirou en 1979, les Contes de Curé-la-Flûte, puis des histoires plus longues comme l'An 40 et Marché noir et bottes à clous. Dès 1985, il assiste Walthéry sur les décors de Natacha et sur Tchantchés. 1987 est l'année des débuts de Cédric, avec l'aide de Cauvin. Son style s'affirmera en 1993 avec Taxi Girl. Aujourd'hui Laudec est considéré comme un des artistes qui a su à la fois perpétuer et renouveller l'esprit Spirou.




Monsieur Laudec, pour vous, le dessin, c'est inné ?
LAUDEC - Antonio De Luca - Le dessin a toujours été ma passion depuis mon plus jeune âge, mais je n'imaginais pas que l'on puisse en faire un métier. Il faut dire que la B.D avait une assez mauvaise réputation surtout chez les parents qui la considéraient comme de la «sous-littérature».
Etant donné que je n'étais pas trop mauvais élève, je fus poussé vers une formation technique. Je suis sorti de l'école avec un diplôme de gradué en électronique et automatismes.
Je suis allé me présenter dans une entreprise qui fabriquait du matériel électrique de roulage (trains- métros etc...).




Comment êtes vous venu à la BD ?
Après plusieurs années passées dans un bureau d'études de cette société, le virus du dessin artistique ne m'avait toujours pas quitté, c'est pourquoi je décidai d'aller frapper à la porte des éditeurs ...sans succès.
Enfin, un jour, alors que je participais à un concours de B.D dont le jury était exclusivement composé d’auteurs confirmés ( Franquin, Peyo, Roba, Hubinon, Walthéry et bien d'autres), j'ai eu la chance de gagner le premier prix qui consistait à être publié dans le journal de Spirou. Ce fut le début de ma carrière professionnelle en B.D.


Quelle est l’origine de votre surnom ?
Je me suis trouvé un surnom ou plus précisément une anagramme de mon nom. Laudec, alias "De Luca" était né.

Cédric a fêté en 2007 ses 20 ans ! Qu’est il devenu ?
En 1987, avec le scénariste Raoul Cauvin, nous avons créé la série "Cédric" dont le succès a été au rendez-vous dès le 5 ème album. Nous en sommes maintenant au 21ème volume. La série a généré un dessin animé qui en est au 156ème épisode et qui est diffusé dans une vingtaine de pays.
Ce dessin animé a également engendré une centaine de licences et de produits dérivés.




Et Taxi Girl ?
En parallèle avec cette série, deux albums scénarisés par R. Cauvin ont étés publiés chez Dupuis sous le titre "Taxi-Girl". Cette nouvelle série racontant les déboires d'une" chauffeuse" de taxi à Paris a été abandonnée par manque de temps.


Que représentent pour vous des Festivals comme celui de Roquebrune sur
Argens où nous nous sommes rencontrés ?

Un festival comme celui de Roquebrune représente pour un auteur comme moi, l'occasion de rencontrer mon public et mes collègues. Le travail de dessinateur B.D est un travail de solitaire. Un festival est l'occasion rêvée de rencontrer d'autres auteurs dans une ambiance conviviale. Il est également le lieu ou on peut avoir un "retour" direct des lecteurs (Un peu comme un chanteur qui a le retour de sa voix via l'oreillette).
Par conséquent, je privilégie toujours les l festivals qui permettent la convergence de ces deux critères : rencontre avec le public et rencontre avec les collègues dans un lieu agréable ce qui est le cas de Roquebrune sur Argens.



Quelle est votre relation aux autres dessinateurs invités à ce Festival ?
Mes relations avec les autres auteurs sont toujours très bonnes car il n'y a pas de véritable concurrence entre nous, étant donné que nous avons tous nos spécificités. La seule concurrence véritable est le fait de certains médias qui opposent les auteurs via les chiffres de ventes, de placement etc...

Comment organisez-vous votre journée de travail ?
Ayant pris l'habitude de travailler le matin et l'après-midi au bureau d'études, j'ai gardé ce rythme de travail contrairement à certains de mes confrères qui privilégient le travail de nuit.


Pouvez-vous nous parler de l’évolution de votre méthode de travail au fil des années ?
Depuis quelque temps, j'ai rangé mes crayons et papiers et je me suis tourné vers le dessin virtuel à l'ordinateur.
Les couleurs de la série étaient déjà depuis plusieurs années réalisées par ordinateur.

Pouvez-vous nous parler de vos outils de travail ?
Les outils et programmes actuels permettent de réaliser maintenant les crayonnés et les encrages. Je pense que l'avenir de cette méthode de travail est déjà tracé, surtout chez les jeunes auteurs très ouverts aux outils modernes. Est-ce un bien, est-ce un mal, l'avenir seul nous le dira!
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