samedi 22 septembre 2007

De la Bd au cinéma d'animation: Olivier SAIVE, interview par Christine BLANC

Olivier SAIVE est né à Rocourt (Liège-Belgique) le 31 août 1963. Il fait ses humanités anciennes en section latin-sciences en1982 au Collège Saint-Louis, Liège. Après une semaine de cours, il se lance dans la grande aventure de la bande dessinée. C'est après son service militaire en 1985 dans l’artillerie qu'il sort en 1984 son premier album.
Nous avons rencontré Olivier SAIVE à l'occasion du Festival de la BD à Roquebrune en 2007. Et parmi ses amis présents, le trio de grands talents: Fabrizio Borrini, peintre et dessinateur , Eric Maltaite et Stephan Colman qui l'ont aidé dans le métier de dessinateur de BD.
Olivier pour vous, le dessin, c'est inné ?
Le dessin, en tant qu'idéal et moyen de communiquer, oui... Mais la technique du dessin, c'est de l'entraînement... comme un sportif !
Comment êtes vous venu à la BD ? A quel âge avez-vous commencé à dessiner et quel âge avez-vous aujourd'hui ? Y a-t-il un âge minimum ou maximum pour se mettre à dessiner ?
Lorsque j'avais 3 ou 4 ans, je dessinais des personnages avec des bulles et des zig-zags qui étaient censés représenter du texte. Disons que c'était déjà de la BD. Mais je suis devenu pro le jour où mon premier album est sorti. J'avais 20 ans. J'ai maintenant 44 ans. Et je pense que l'important n'est pas l'âge mais la qualité du travail. Je n'ai pas dit qu'il fallait être un virtuose du crayon pour faire ce métier. L'important, c'est de faire passer le message qu'on veut. On raconte une histoire et on doit être compris et intéresser les lecteurs visés. Si on se met tard à la BD, on a sans doute moins le temps de devenir un virtuose du dessin, mais on a une expérience qui, souvent, compense. Bref, l'âge on s'en fiche, l'important, c'est ce qu'on raconte.

Que représentent pour vous des Festivals comme celui de Roquebrune sur Argens ?
Une occasion de sortir de chez soi, de voir des copains, rencontrer un public et faire la fête... si possible au soleil.

Comment avez-vous rencontré Stéphane Colman ? Que vous a t'il apporté du point de vue professionnel.
Comme moi, il habite à Liège. J'ai rencontré Stéphan, en même temps que le groupe de jeunes dessinateurs qu'il formait avec Eric Maltaite (le fils de Will), et Fabrizio Borrini, qui me les a présentés. Stéphan était un peu le meneur de la bande. Son charisme et la qualité de son travail m'ont certainement attirés vers la flamme de la BD. J'ai bien profité de ses conseils au début. Depuis, on partage nos expériences et c'est super.
Quel auteur/artiste vous a le plus apporté au niveau personnel, et professionnel?
Franquin, même si je ne l'ai pas beaucoup rencontré, c'est vraiment lui qui a marqué ma vie et qui m'a donné l'envie de faire ce métier.


Comment définiriez-vous votre style?
Ecole de Marcinelle, franco-belge, humoristique classique... gros nez !
Qu'est ce que cela vous fait de le retrouver à Roquebrune, quelle sont vos relations aujourd'hui avec Monsieur Colman ou les autres artistes présents?

Cette question trouve sa réponse plus haut... car Stéphan est devenu, depuis mes débuts, un de mes grands amis. Je suis toujours ravi de partager des moments avec eux. A Roquebrune, vu que c'est le président du festival qui invite ses potes, et vu qu'un autre de mes grands amis est justement Luc (Batem), nous nous sommes retrouvés entre amis. Et on a bien rigolé, comme toujours. Même nos femmes s'entendent à merveille.

La plupart des dessinateurs ont un surnom, pourquoi pas vous?
Pourquoi faire ? Ce sont des modes... Ou alors, vraiment, quand on a un nom difficile à retenir ou à écrire... Moi, ça va.
Avril 2007 Sortie des "Foot Maniacs" tome 5 chez Bamboo

Pub, dessins animés, BD, ordinateurs? Pouvez vous nous parlez de votre parcours, de vos outils et méthodes de travail ?
Je communique par le dessin d'humour. La première fois que quelqu'un est venu me demander de faire un dessin animé, j'ai accepté ça comme un challenge technique, mais pas comme un travail tout à fait différent. Dans ma carrière, j'ai touché à toutes les déclinaisons qui découlent de la création d'un univers imaginaire : la BD avec son scénario, le dessin animé, la publicité et les produits dérivés. Question technique, j'ai également essayé un peu de tout... encrage sur papier, gouache, aquarelle, ... et maintenant j'ai une palette graphique écran sur laquelle je dessine directement. En fait, je crois que j'aime savoir de quoi on parle dans le domaine qui est le mien. Et ça m'amuse beaucoup. C'est mon côté gadget. Donc je n'ai pas vraiment de méthode de travail fixe puisque je m'adapte au matériel et à ce qu'on me demande.

Chaminou, Foots-maniacs, Marsupilami quelle est la place de ces thèmes et personnages dans votre parcours ?
A part à mes débuts, je n'ai pas eu souvent l'occasion d'exploiter mes idées et créations personnelles. Et une reprise (quand elle reste dans mes cordes), c'est un challenge intéressant à relever.Chaminou est en plus créé par un de mes auteurs favoris, Raymond Macherot. Il l'a créé en 1963, l'année de ma naissance. C'est un peu comme si Macherot avait été mon papa BD ! Pour le Marsupilami, je ne suis qu'un occasionnel qui donne un coup de main à un ami un peu débordé par le travail et le succès. Pour les Foot Maniacs, Olivier Sulpice (éditeur Bamboo et co-auteur à la base de cette série) cherchait quelqu'un et j'ai accepté. Et, cerise sur le gâteau, je m'entends à merveille avec cet éditeur.

Que conseilleriez-vous aux artistes en herbe qui souhaitent percer dans le domaine du dessin et de la BD ?
L'ingrédient indispensable est la passion. Si on y met de l'honnêteté et son imagination, à force de travail, on arrive toujours à quelque chose. Il faut parfois un peu de chance. Mais tout dépend de nos propres exigences. C'est un métier ou il faut être patient car il faut énormément travailler.

Vous êtes aussi coloriste. Est-ce un métier d'avenir si l'on prend en compte l'évolution et le développement des programmes informatiques ?
Oui puisque la technologie permet de travailler plus vite et de faire des choses qu'on peinait à faire... Comme par exemple, peindre à l'aéro. C'était un travail de dingue avant. Maintenant, c'est très facile avec un ordinateur et Photoshop (pour ne pas le citer). Le coloriste est payé 75 euros (prix moyen) par page coloriée. Il doit donc en faire au moins deux par jour. Et seule la technologie peut aider à y arriver.

Avez-vous des mentors, des maîtres en dessin ?
Franquin (déjà dit plus haut), Morris, Tillieux, Macherot, Will, Peyo, Uderzo, etc. etc.
Que représente la musique dans votre travail ? Vous aide-t-elle ? En jouez-vous, qu'écoutez-vous
J'ai tenté d'en jouer car c'est un de mes rêves d'enfant... Mais je manque de tempsJe peux dessiner avec musique ou sans. Cela dépend en fait de mon humeur.

Comment se dessine l'avenir pour vous ?
J'ai de quoi faire ! Chez Bamboo, j'ai rencontré Hervé Richez, qui est un type formidable avec qui je m'entends vraiment bien. J'aime son humour. Nous avons décidé de travailler ensemble et notre projet vient d'être pris chez Dupuis. Nous sommes, je l'espère, à l'aube d'une grande aventure !
Avez-vous des envies particulières de collaboration avec des scénaristes ?
J'ai une frustration car j'ai travaillé avec Raoul Cauvin sur "Tatayet", une série humour qui découlait de la marionette du ventriloque Michel Dejeneffe. Malheureusement, nous avons dû arrêter, alors qu'il semblait que la série allait marcher. Depuis, Raoul, débordé, n'a jamais plus eu le temps de développer une série avec moi, et j'en suis bien triste. Donc si un jour, même pour une histoire, on se retrouvait, j'en serai ravi.

Lisez-vous beaucoup de BD ?
Moins qu'un amateur éclairé, mais forcément plus qu'un lecteur moyen.

Dans le paysage de la bande dessinée actuelle, qu'est-ce qui retient votre attention ?
Toujours les mêmes ingrédients. Mes derniers coups de coeur ont été la série "Lincoln" des frères Jouvray, "le retour à la terre" de Larcenet et Ferri, "Green manor" de Bodard et Velhmann, ... et bien d'autres mais je ne vais pas y passer la nuit.

Quand vous ne faites pas de la BD, qu'est-ce que vous faites ?
Je voyage avec ma femme et mes enfants, je vois mes copains, je fais de l'escrime... Mais je fais de la BD pratiquement toute ma vie et tout le temps !
Quels sont les personnages que vous aimez dessiner?
Je ne dessine pas de personnages que je n'aime pas dessiner.

Quel est le personnage qui a le plus de relation avec votre personnalité ?
Il y a de moi dans tous, donc je ne peux pas en sortir un du lot.

Quels sont vos prochains projets ?
La nouvelle série "les poulets du Kentucky" chez Dupuis et la suite des "Foot Maniacs" chez Bamboo.
Quelles sont les 3 questions que vous aimeriez que l'on vous pose ?
Riri, Fifi et Loulou me demanderaient tous les trois ensemble "La vie est belle ?"

Quelles sont les réponses?
Je leur répondrais trois fois "oui"
Et les 3 que vous n'aimeriez pas qu'on vous pose, et leurs réponses?
Puis il me demanderaient "Veux-tu changer de métier?"Et je répondrais quand même "Non", "Non","Non"
La suite de l'entretien sur http://www.inter-activities.blogspot.com/, Fly Me To The Moon
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