mardi 4 septembre 2007

Entretien avec Batem - Part 1


Batem, pouvez-vous nous dire à quand remonte votre passion pour le dessin ?
Tous les enfants dessinent. Mais un jour, ils s’arrêtent et se tourne vers autre chose : les poupées, la tv…Moi j’ai continué. Je n’étais pas un garçon dépressif, mais juste un peu anxieux. Le dessin était pour moi un refuge. Vers l’âge de 4 à 6 ans, je me mettais dans un coin pour dessiner. C’était dans la cuisine de mes parents. Il y avait là une table roulante avec un rebord. C’était vraiment inconfortable, mais c’était mon coin. Et puis il y a toujours eu de la Bande Dessinée à la maison, car Papa était abonné au Journal de Spirou. J’ai bien pris quelques cours de Bande Dessinée à l’académie, mais je ne dessinais que pour moi à l’époque. Et puis j’ai fait du Scoutisme. Là, on m’a demandé quelques illustrations. Cela m’a décoincé.


Après cela je suis allé à l’Institut des Beaux Arts à Saint Luc de Liège. Je voulais y étudier la restauration de monuments anciens, mais cela demandait 7 ans d’études, j’ai donc changé de couloir. J’ai étudié l’illustration avec option BD. Puis ce fut la galère, les portes des éditeurs qui s’ouvrent pour mieux se refermer immédiatement. Plus tard je me suis marié et quand j’ai vu le ventre de mon épouse s’arrondir, j’ai téléphoné à la SEPP (Société d'Edition, de Presse et de Publicité), une société-sœur des Editions Dupuis qui travaillait sur un projet de dessin animé sur le Marsupilami, à l’insu de Franquin et j’ai été embauché. Mais un jour, Franquin est passé et a vu mes dessins. Quelques temps après, quand il s’est agit de faire relancer le Marsupilami en BD avec Marsu Productions, l'épouse de Franquin lui a dit de m’appeler. Il m’a téléphoné et m’a demandé d’être le nouveau dessinateur du Marsupilami. Ce fut vraiment un coup du destin.



Vous avez vécu le rêve de tout jeune désirant devenir artiste…
J’ai eu une chance de feu. J’ai vécu la galère pendant deux ou trois ans et d’un seul coup je suis entré par la grande porte. Cela m’a permis de faire aussi autre chose : des caricatures de presse, des toiles, des pochettes de cd…
Le vrai problème de la BD, c’est qu’on produit 4000 nouveautés par an. A part les locomotives comme le Marsupilami, et d’autres, le temps d’exposition d’un album n’en est réduit qu’à une dizaine de minutes. Rien qu’ici à Roquebrunes, un éditeur a sorti 107 numéros Un ! Ceci dit, si un jeune a envie de dessiner, je ne peux que l’encourager. Il faut qu’il dessine, dessine et dessine encore et pas forcement de la BD. Moi j’avais envie de dessiner et j’ai fait de tout. Des scénarios pour Peyo, des models sheet pour les Snorkles… Il faut rester humble et y aller, tout accepter.



Y a-t-il des réseaux à connaître ?
Non, on frappe à toutes les portes et de fil en aiguille on arrive à se faire connaître. Il faut travailler, dessiner, persévérer et rester humble. Et ne pas oublier le dessin d’après nature. Même si on fait de la BD, il faut savoir dessiner un pli de chemise, sinon, on plonge dans les tics et cela se voit.


Pourriez-vous aider un jeune à se lancer ?
Je pourrais toujours le présenter à mon éditeur. J’ai un atelier ou je travaille avec sept autres dessinateurs, où le rédacteur en chef de Spirou vient parfois faire ses « commissions ». Mais le coté piston n’existe pas dans le monde de la BD.



FreeCompteur.comFreeCompteur Live






0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil